« Tout se joue dans la première bouchée ».

(J’annonce d’office que cet article est écrit sans connexion internet. (Dans un endroit où il n’y a même pas de réseau airport détecté!)(c’est ça de quitter Paris pour aller en France…)

Donc vous excuserez les inexactitudes linguistiques (quand j’ai un doute sur une expression, je me fie aux propositions induites par Google. Là, je suis soudain méchamment seule face à mon cerveau), les fautes d’orthographes (la maison où je me trouve a bien un dictionnaire, mais il n’a pas de moteur de recherche), le manque de référence historique (le système de mot-clé du Petit Robert est si peu intuitif!) et peut-être l’absence d’humour (causes: angoisse d’être coupée de Yahoo news plus de 24h + m’occuper d’enfants de moins de 6 ans – ces êtres peu exigeants au niveau de la vanne + en période de fêtes, je tente de museler mon mauvais esprit qui est la base de ma drôlerie).

Bon une fois de plus, je ne sais pas quel bout entamer cet article. Une partie de moi aimerait rédiger un brillant bilan de 2011.

Par exemple, je vous proposerais une rétrospective pointue d’images-clés de la politique mondiale. Puis je vous expliquerais les tenants et les aboutissants de ces histoires de “sommets européens de la dernière chance” et de triple A… Ouais, chuis cap: à force de m’énerver sur le sujet avec des arguments faiblards (ce qui me rend encore plus énervée), j’ai fini par faire une bonne recherche sur le sujet (jusqu’à la 4eme page de Google) et je voulais partager tout ça avec vous. On aurait pu revenir sur les temps forts de cette année où on n’a rien compris et flippé comme jamais, mais qui au moins, si les Mayas ne se sont pas trompés, aura permis que le MMMonde finisse dans un grand cri de colère généralisé, ce qui d’une certaine façon est positif.

(emprunté à Martin Vidberg si ça ne le dérange pas...)


C’est bien la colère. Je ne vois absolument pas ce qu’elle fout dans les péchés capitaux. (idem pour la luxure) Si c’était à moi de choisir, je la remplacerais par la peur et son jumeau la bêtise.

Tiens, pour la peine, regardons à nouveau ce magnifique extrait d’interview du grand Jacques.

Et pour remplacer la luxure comme péché capital je propose… je sais pas, par exemple les endives au jambon de ma mère. Mais c’est pas le sujet.
En vrai, j’ai la flemme de revenir sur tout cela. Il faut regarder vers l’avant. Et j’ai un bain chaud qui m’attend. A la place, linkons:
– voilà une brillante analyse des absurdités de l’économie et de la diplomatie européenne faite par le très bon M. Odieux Connard.
– et pour le bilan photo 2012, il se trouve que ma chère collègue a été plus courageuse que moi (et puis, moi je pleure dès que je vois une image de manif, donc pour cette année, c’est pas possible, j’allais finir noyée dans mon salon, et avec le parquet en chêne, ce n’est pas pratique) et que sa belle sélection est juste là. (mais clique, nom de Zeus!)

Sinon, j’avais comme thème d’article le second degré chez les femmes. Parce que suite à cet article, je me suis disputée, non sans mauvaise foi, avec des gens d’encore plus mauvaise foi que moi, ce qui m’a fait réaliser que même (et surtout?) les adeptes du second degré se retrouvaient paumés face à quelqu’un de plus second degré qu’eux. (Quand je n’ai pas internet, ma syntaxe non plus n’est pas au top). M’est d’avis que le smiley fait grand mal, non seulement au second degré, mais à l’humour en général, et donc à l’intelligence humaine. J’explicite deux secondes, vu que je sens le WTF dans vos cerveaux.

Faire une blague puis dire “je rigole” est une forme d’excuse. C’est chercher à rassurer (Nan mais j’déconne hein! Je disais pas que t’étais une cageot, c’était pour le jeu de mot!), c’est faire croire qu’on voulait pas être méchant, et surtout c’est sous-entendre que l’autre, de lui-même, n’avait pas été foutu de comprendre qu’on était là dans la sphère de l’humour (l’autre étant souvent une femme, dans ce cas)(ou un belge). Le smiley, c’est la version écrite de cette formule de politesse faible et flippée.

Ici je parle surtout des smiley basiques 😉 et  🙂 .

Un smiley qui joue de la trompette, c’est pas indispensable, mais bon, à la limite, pourquoi pas: si vous invitez par exemple un copain saxophoniste à un boeuf et qu’il vous demande de quel instrument vous jouerez vous ce soir là et que vous avez la flemme d’écrire, alors, le smiley qui joue de la trompette est une bonne alternative. Mais bon, globalement, je crois pouvoir déclarer que je suis contre les smileys. Limite, tiens, je le mets dans mes résolutions 2012: boycotter les smileys.

Du coup, à la place des smiley, je mettrai des lolcat d'anciens présidents

Comment on m’a prise pour une névrosée, est aussi un thème que j’aurai pu traiter récemment. Cette anecdote m’aurait permis de parler de ma BA de l’année (ou comment j’ai essayé de racheter mon karma de parisienne égoïste), de ma traversée de la Picardie en minibus à une moyenne de 27 km/heure (dont une pointe à 4 km/h sur talus), de la voie lactée, du beurre de sirop d’érable et du dentifrice à l’argile. Cette journée fascinante a engendré une réflexion bien plus globale sur l’image qu’on renvoie, la spontanéité dans les rencontres humaines et le coût de mes deux ans de psychanalyse.

Mais pareil, j’ai pas le courage, c’est Noël, je ne peux réfléchir plus loin que “est-ce que je reprends un chou à la crème”? (oui, on boycotte les bûches chez nous, on est des oufs, on mange de la pièce montée de Noël)

Ou alors, j’ai sous le coude l’article : »Je t’avais pas reconnue” pour aborder le thème de la mémoire, de la saturation du cerveau, de l’intérêt qu’on porte aux gens qu’on ne reverra pas, de la curiosité gratuite et de “au bout de combien de minutes me ferais-je virer si je me retrouvais physio de boîte de nuit” (3 minutes je pense. Jusqu’à ce que je bâche Justin Timberlake en le prenant pour M Pokora.) Cette thèse traiterait aussi de: Pourquoi reconnait-on mieux certaines personnes que d’autres? A quoi un visage est-il marquant? Retenir les prénoms et les visages, c’est quoi le plus difficile? J’étayerais mon propos avec des données chiffrées anthropologiques, des tests de linternaute, une interview de sociologue, et des photos de videurs de boîtes de nuit.

Recherche: videur boîte de nuit... sauras-tu trouver l'intrus?

Après on élargirait le débat vers cette question qu’on se pose tous quand on passe dans le Marais: Faut-il aborder une célébrité dans la rue quand on la reconnaît? oui, non, qui, quand, pourquoi faire?

Je vous raconterais alors comment j’ai un jour fait une déclaration bredouillante et enflammée, digne d’une fan ultra-émotive de Robert Patinson à un comédien de théâtre… un comédien euh… ben, à qui ça ne doit pas arriver très souvent de croiser des fans, puisqu’il m’a répondu “Mais euh, mademoiselle, vous pensez que je suis qui?” Et quand je me suis exclamée son nom (qui ne vous dira rien…) “Ah oui, c’est ça, je pensais que vous m’aviez confondu avec quelqu’un d’autre”.

Mais, hormis pour aborder des célébrités non célèbres, je trouve tout de même que reconnaître quelqu’un c’est humiliant. Encore plus si la personne que vous reconnaissez, vous la connaissez mais qu’elle ne vous reconnaît pas. (je vous avais prévenu, mon vocabulaire est faible sans dico-des-synonimes.com). Et le stade 10 sur l’échelle de l’humiliation s’atteint bien sûr quand il s’agit de quelqu’un avec qui vous avez un jour échangé des sécrétions intimes. (dans le genre quart d’heure de sexe, hein, pas dans le genre don de votre rein).

http://www.cinemovies.fr/player/export/CineMovies2.swf
Le Goût des autres (bon j’arrive pas à intégrer cet extrait video bref, qui relate magnifiquement une scène vécue par… euh, par des gens j’imagine, mais certainement pas par moi, oh que non)(clic clic!)
Et dans une dernière partie, j’aurais parlé de la difficulté de vraiment connaître quelqu’un, l’Autre, cet être en perpétuel changement sur lequel on projette tant qu’on y voit flou. Thèse particulièrement intéressante en ces périodes de fêtes de famille où vous vous êtes forcément dit “Mais, punaise, un pyjama en pilou avec des lapins?! Pour MOI qui suis la Cathy Guetta de Nogent-le-Rotrou?! Ils ne me connaissent donc vraiment pas du tout?!”

Ce serait un bon article, je sais, mais désolée, ça attendra l’an prochain.

Si je suis votre mentor et vous avez vraiment besoin de mes bonnes résolutions pour savoir que faire de vos vies dans les mois à venir, vous pouvez réutiliser celles que je vous avais écrites l’an dernier. La plupart sont encore d’actualité même si je n’avais pas vu venir que le Monde prendrait un tel virage dans le n’importe quoi, et que je n’aurais jamais pu deviner que notre Dominique était infidèle ni que Ryan Gosling mâchait si joliment les cure-dents. Mais pour le reste, bon, on peut re-piocher. Et si ça ne vous suffit pas, vous pouvez farfouiller sur le site de Glamour à la recherche de mes bonnes résolutions spéciales geek (pour les nulles expliquées à ma fille).

Pardon pour cet article en patchwork, mais à cela j’ai une booooooooonne raison, qui certes me rendra détestable à vos yeux, mais ça j’m’en fous: lorsque vous lirez cet article, je serai quelque part dans l’aéroport de Séoul en transit pour le Viet Nam (10 heures en zone de Duty Free. Idéal pour purifier mon karma et mon compte en banque et commencer l’année à zéro).

Oh non, pour le 31, on ne fera rien de fou. Juste un petit resto et une balade. Genre là.

Je vous avais prévenu en vous racontant mon été de a loose, les grandes vacances, moi je les apprécie pleinement quand il fait 4° bien humides à Paris. Donc, hop, tongs et sarouels, je vais dessiner des temples laotiens et faire des courts-métrages dans les rizières cambodgiennes pendant quelques semaines.

J’ai un médicament anti-palu qui engendre des risques d’hallucinations visuelles et je pars avec un ami très organisé qui a hésité à emporter pour l’occasion une couverte de survie. Donc ça risque d’être drôle. Anecdotes, bonnes phrases, coups de gueule et réflexions bouddhistes en février…

D’ici là bonne année les gens!

****************

Quant au titre de cet article, ah oui, c’est vrai, il n’a rien à voir avec la choucroute. Cette phrase participait en fait d’un débat sur les sandwiches qui avait lieu entre mon cousin et ma mère pendant que je rédigeais le début de cette note. Si vous aviez cru à un tutorial de gastronomie et/ou de fellation, je comprends votre déception.

Et encore, j’avais failli choisir: “ L’important c’est de pas négliger les coins”, mais ça faisait un peu trop manuel d’utilisation d’aspirateur.

2 réflexions sur “« Tout se joue dans la première bouchée ».

Laisser un commentaire